L’odeur de la peur panique agresse mon odorat. Je peux sentir leur angoisse me glacer le sang. Certains courent, totalement affolés, d’autres, les bras ballants, ne sont déjà plus que l’ombre d’eux même. Aucun cri ne vient faire écho à l’horreur qui se déroule implacablement. Le silence est pesant. Je n’y arriverais jamais. Pourtant, je le sais, je le sens, c’est ici que tout à commencé.
Je continu à avancer, mes pieds foulent un sol, vidé de sa brume, où jadis, des enfants le malmenaient en jouant. Aujourd’hui, aucun d’eux ne semble remarquer ma présence, ils sont là, tous, à fixer le ciel. Je vois leurs lèvres remuer, probablement sous l’emprise de quelconques prières. Pourtant, ils le savent, il ne reviendra pas. Noon est parti. Le soufflerêve a chassé son cauchemar, c’est pour ça que je suis là.
Le monde disparait, vidé de sa quintessence et privé de la créature brumeuse qui rêvait de leur existence. C’est à n’y rien comprendre. L’équilibre s’est brisé et le créateur a cessé de rêver. Il rejette ce songe avec tant de brusquerie, à croire qu’il le ronge de l’intérieur. Un peu comme cette lumière verte qui prend plaisir à me cisailler les yeux. Ces volutes émeraude qui enlacent amoureusement ces hautes tours, tellement sinistres. Des laboratoires bien glauques qui n’ont pas leur place ici. Des éclairs paradent en les traversant, flirtant avec les relents d’énergies qui suintent des fissures. Que s’est-il passé ici ? On me parle de dimensions, de brèches, d’éléments. Il est tant que je sache, il est tant que j’entre.

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